Troisième extraitCHAPITRE 13 : 28 JANVIER
L’INSOMNIE
Il est 3h du matin, Stéphan se tourne et se retourne dans son lit, il n’arrive pas à dormir.
Dehors il pleut, des gouttes de pluie viennent s’écraser violement contre les fenêtres de sa chambre.
Pourtant Stéphan avait réussi à s’endormir vers 10h30, mais il s’était réveillé subitement peu de temps après.
Quelque chose le préoccupe, ce n’est pas le bruit de la pluie.
Ces deux dernières semaines ont été presque les plus mouvementées de ma vie, pense-t-il, grâce à ma victoire au tournoi je suis le plus populaire du lycée. Au fond ça me plait cette situation, Elisa ne me lâche plus depuis quelque temps, j’espère qu’elle m’apprécie vraiment…
Un éclair se fait voir à travers la fenêtre suivit d’un bruit de tonnerre. Stéphan sursaute.
Il veut se forcer à s’endormir mais n’y arrive pas.
‘Faut que je dorme, il est quelle heure ? 3h30. Demain j’ai cours, il faut que je dorme. Pourquoi je n’y arrive pas ? Il faut que je ne pense à rien.
Ne pense à rien, pense à rien, pense à rien, je pense à quelque chose là ? Ha non, je pense que je ne dois pas penser. ‘Faut pas que je pense que je ne dois pas penser.
Il reste coincé dans ses pensées à n’en plus finir, pourquoi n’arrive-t-il pas à s’endormir ? Pourtant il se sent fatigué, ses paupières sont lourdes, il les laisse tomber, mais une fois refermées son esprit part ailleurs, il se souvient de pleins de choses.
Il pense à Jack, à son enfance, puis en vient à Alfred, son meilleur ami. Même si certaines personnes pensent du mal de lui, Stéphan sait qu’Alfred est son ami, il le sait…
Stéphan repense aux tournois auxquels il a participés et à son évolution, à sa popularité.
Je suis enfin heureux…
Il pense à ses nouveaux amis, à Antoine et aux autres, même si quelques fois ceux-ci ne lui inspirent pas toujours confiance…
Tout d’un coup Stéphan tape de toutes ses forces dans le mur, de colère.
Pourquoi n’arrive-t-il pas à dormir ? Le bruit du coup a du réveiller sa mère.
Puis subitement, il spécule sur une personne qui lui est cher.
Demain je vois Elisa pendant l’après-midi, j’ai hâte d’y être. Mais il faut d’abord que cette nuit sans fin se termine et que je m’endorme.
Ce week-end je me suis vraiment bien amusé avec elle, c’est réellement une fille adorable, je ne me suis jamais senti aussi bien avec une fille, même si quelques fois je suis un peu crispé en sa présence. Ça m’a fait énormément plaisir qu’elle soit venue m’encourager à la compétition, je crois qu’une des raisons pour laquelle j’ai gagné c’est que je ne pouvais pas perdre devant elle, je n’aurais pas pu, je n’aurais pas supporté…
Stéphan regarde le ciel nuageux à travers sa fenêtre, pour la première fois depuis quelques heures il ne pense à rien, mais cela ne dure pas, ses pensées reviennent.
Même Antoine et d’autres gens que je ne connais pas sont venus m’encourager, je ne pouvais pas rêver mieux.
…
Alfred lui n’était pas là, mon meilleur ami, enfin je ne peux absolument pas lui en vouloir, il est dans son centre de rééducation, loin d’ici.
…
Il aurait quand même pu m’appeler pour me souhaiter bonne chance. S’il ne l’a pas fait c’est qu’il a sûrement eu des empêchements ou quelque chose de ce genre…
Ça me fait bien rigoler que les amis d’Elisa pensent qu’Alfred ne m’aime pas et qu’il se sert de moi pour s’entraîner aux arts martiaux.
S’ils savaient comme Alfred et moi sommes proches… par contre je suis triste qu’il ne m’ait toujours pas appelé depuis ma victoire. Comment ça se fait ? Même sa mère je ne la vois plus, ça m’inquiète… pense-t-il après un immense soupir.
Stéphan regarde son réveil, l’heure passe mais le sommeil ne vient pas.
Il écoute attentivement les bruits qui l’entourent puisqu’il n’a rien d’autre à faire.
Il entend le son produit par le tapotement de la pluie sur les fenêtres, puis quelques fois le sifflement du vent qui souffle fort cette nuit-là.
Il y a aussi le bruit régulier de son horloge qui paraît plus fort que jamais. Il a l’impression que la pendule se trouve à quelques centimètres de son oreille.